Les disciples de Jésus à Philippes, au premier siècle, étaient financièrement « au bord du gouffre ». Une demi-douzaine d’années avant que Paul n’écrive aux Philippiens, il avait souligné à l’église la plus riche de Corinthe « l’extrême pauvreté » et la « sévère épreuve d’affliction » endurées par les croyants de Philippes et d’autres villes macédoniennes. Nous lisons : « Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s’est manifestée dans les Églises de la Macédoine. 2 Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part. 3 Ils ont, je l’atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au-delà de leurs moyens » (2 Corinthiens 8.1-3). Pour beaucoup de gens, des termes tels que « pauvreté profonde » et « beaucoup de tribulations » nous touchent de près. Ce que Paul a trouvé si rafraîchissant chez les chrétiens philippiens, c’est que leur difficulté financière actuelle ne les a pas empêchés de donner généreusement pour aider les croyants nécessiteux au loin, en Judée. En fait, ils avaient imploré le privilège de donner (2 Cor. 8 :1-5) ! Malgré ses difficultés et pauvreté extrême, ils refusaient toujours de laisser les pressions financières comprimer leur élan de générosité. Ils avaient envoyé leur messager de confiance Epaphrodite pour remettre un don important pour couvrir les dépenses quotidiennes de Paul sous la garde romaine (Actes 28 : 30). L’un des objectifs de Paul en écrivant cette chaleureuse lettre d’amitié était d’exprimer sa gratitude pour le don des Philippiens et pour l’affection qui l’avait suscité. C’est le thème final auquel il se tourne avant de conclure l’épître (Phil. 4 : 10-20). La « note de remerciement » de Paul, figurant dans les dernières lignes de la lettre, a semblé plutôt étrange pour beaucoup. Certains ont étiqueté cette section comme une expression de « remerciements ingrats ». Certains trouvent que l’expression de gratitude de Paul est plus obligatoire que sincère. Certains spéculent que la réponse tiède de Paul « merci, mais non merci » reflète un inconfort face à un don qui pourrait miner son autorité en élevant la congrégation philippienne comme ses patrons et en rétrogradant Paul au statut de leur personne à charge. Pourquoi ? parce que, nous trouvons dans les écritures qu’afin d’exercer son ministère sans constituer un poids financier, Paul pratiquait le métier de tisserand qu’il avait appris dans sa ville natale (Tente). Paul a été supporté en partie par l’église des Philippiens à Corinthe. Il travaillait aussi, du moins à temps partiel. Le fait qu’il travaillait nous est révélé par Actes 18:1-3: « Après cela, Paul partit d’Athènes, et se rendit à Corinthe. 2 Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d’Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome[a]. Il se lia avec eux; 3 et, comme il avait le même métier, il demeura chez eux et y travailla: ils fabriquaient des tentes. » « Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne; mais, dans le travail et dans la peine, nous avons été nuit et jour à l’oeuvre, pour n’être à la charge d’aucun de vous. » 2Thessaloniciens 3.8. Dans notre passage, nous devons comprendre pourquoi Paul commence par exprimer sa joie pour la prévenance renouvelée des Philippiens démontrée dans leur don et semble ensuite, si brusquement, devenir ingrat et disgracieux en insistant sur le fait qu’il était tout à fait content sans leur don. Paul passe de l’expression de sa joie face au don des Philippiens (Phil. 4 : 10) à l’affirmation de son contentement (4 : 11-13).